Le jeudi 27 juin 2019 s’est tenu à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats du trimestre 3 du projet de recherche PMA-Agile, soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates.
Mis en œuvre par l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) et l’école de santé publique Bloomberg de l’Université de Johns Hopkins, PMA-Agile est un projet de recherche qui a pour but de suivre les indicateurs de la Planification Familiale (PF) dans la commune de Ouagadougou et de Koudougou. Ces deux villes ont bénéficié de l’appui financier du Challenge Initiative en vue d’améliorer les services de santé de la reproduction et de booster les indicateurs de planification familiale.
Cet appui consiste en des renforcements de capacités des formations sanitaires afin d’offrir des services de qualité aux hommes âgés de 18 à 59 ans ou aux femmes âgées de 18 à 49 qui ont des besoins en santé de la reproduction.
Pour que ces initiatives aient l’impact escompté, il est nécessaire de disposer d’outils capables de faire un suivi continu des prestations et de l’utilisation des services de la PF. C’est l’objectif poursuivi par le PMA-Agile qui conduit un trimestre sur deux, une enquête auprès des clients. L’échantillon cible est d’environ 1 500 à 2 000 clients des formations sanitaires. C’est dans ce cadre que l’ISSP a collecté les données du trimestre 3 de ce projet de recherche, du 5 février au 1er avril 2019.
Après analyse de ces données, l’équipe de recherche conduite par Dr Georges Guiella a initié, jeudi, un atelier avec pour objectif de restituer les résultats de l’enquête et d’élargir la réflexion à des pistes de recommandations opérationnelles. Des acteurs œuvrant dans le domaine de la PF y ont pris part.
Les principaux résultats se situent au niveau de la disponibilité des produits de la santé de la reproduction. « Il y a de moins en moins de ruptures de stock de ces produits dans les structures sanitaires publiques et privées », a confirmé Dr Guiella. S’agissant de la prévalence contraceptive, il est ressorti que les femmes choisissent volontairement leurs méthodes de contraception, permettant ainsi aux formations sanitaires de disponibiliser ce dont elles ont besoin pour leur plein épanouissement. Le Plan d’accélération de la PF, faut-il le rappeler, ambitionne d’atteindre un taux de contraception moderne de 32% parmi les femmes en union de 15 à 49 ans, d’ici 2020.
Mais pour l’instant, de nombreux défis restent à relever dont le plus important concerne le manque de personnel qualifié pour les services de la santé de la reproduction.
« Si vous n’avez pas de personnel qualifié, cela veut dire que vous n’allez pas pouvoir satisfaire la demande des clientes qui arrivent, parce que vous n’avez pas de prestataires formés à telle ou telle méthode et cela peut poser problème », estime l’enseignant-chercheur à l’ISSP. Faisant partie du projet Performance Monitoring for Action (PMA), PMA-Agile est basée sur la téléphonie mobile qui collecte des données et qui envoie en temps réel sur des serveurs.
« Nous avons la possibilité de pouvoir analyser ces données de façon continue pour pouvoir donner des informations aux décideurs, aux chargés de programmes, médecins-chefs de districts pour pouvoir recadrer ou réorienter leurs activités en matière de santé de la reproduction », a fait savoir en conclusion Dr Guiella.
La dernière partie de l’atelier de restitution a été la dédicace du livre intitulé « Construction et reconfiguration de l’action publique contre le Sida : Acteurs, controverse et dynamique » du Pr André Soubeiga, enseignant-chercheur au département de sociologie.
Aïssata Laure G. Sidibé
Publié le 02-07-2019 dans lefaso