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Que retenir des sessions parallèles de la 10è Réunion Annuelle du PO

Pourquoi des sessions parallèles RAPO 21  

La Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO), est l’occasion pour partager des expériences et célébrer les succès enregistrés par les pays membres dans la région. Elle est organisée par l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) pour mettre en exergue les contributions des pays dans l’atteinte des objectifs du PO. C’est le lieu privilégié pour échanger sur les défis rencontrés et capitaliser les leçons apprises ainsi que les bonnes pratiques entre les représentants des gouvernements, la société civile, les bailleurs de fonds et les partenaires de mise en œuvre. 

La 10ème RAPO coorganisée avec le Burkina Faso, s’est déroulée en mode semi-virtuel du 13 au 16 décembre 2021 avec pour thème « La Planification Familiale en contexte de crise humanitaire : préparation, réponse et résilience ».  A l’issue de cette réunion et dans le souci de permettre aux partenaires de mise en œuvre et les organisations locales qui le souhaitent de partager leurs expériences et contributions sur la question avec la communauté du PO, l’UCPO a organisé deux sessions parallèles durant les mois de février et mars 2022. 

Les sessions parallèles se sont tenues en mode virtuel et avaient pour objectifs de/d’: 

  • approfondir la réflexion sur les crises humanitaires qui sévissent dans la région et leurs impacts sur les systèmes de santé, la disponibilité et l’accessibilité des services de santé essentiels, notamment de Planification Familiale dans les pays du PO ; 
  • partager les expériences des partenaires de mise en œuvre, les OSC locales dans la préparation, la réponse, et la résilience face aux crises multiformes ; 
  • identifier des orientations stratégiques pertinentes et efficaces à mettre en œuvre à court, moyen et long terme pour mitiger les effets des crises multiformes dans la région en vue d’accélérer les progrès vers l’atteinte du nouvel objectif du PO à l’horizon 2030 ; 

Les sessions se sont déroulées en mode virtuel sous forme de panel avec un mix de questions/réponses et présentations Powerpoint. Chaque session a duré 1h30mn. 

Qu’avons-nous discuté lors des sessions parallèles 
  • Accès des populations déplacées et réfugiées aux services de santé sexuelle et reproductive

La première session parallèle de la RAPO21 a été organisée le 17 février 2022. Elle a été une occasion très riche de partage d’expérience sur l’accès des populations déplacées et réfugiées aux services de santé sexuelle et reproductive. Quatre intervenants ont été entendus à cette occasion.

Dr Dalomi Bahan, Strategic Planning, Monitoring & Evaluation, UNFPA Burkina Faso, a abordé la question de l’Accès aux soins de santé sexuelle et reproductive des jeunes migrants dans les villes de transit : cas de Ouagadougou. De sa présentation, on note globalement que la moitié (50%) des répondants avaient besoin d’un accès à l’information sur la SSR, 31% avaient besoin d’un accès aux soins en matière de SSR, 27% avaient besoin d’un soutien à la planification familiale/contraception et 15% d’un soutien psychologique. Au regard de l’utilisation des centres de santé par les jeunes migrants pour les services liés à la SSR et les services non liés à la SSR, les programmes de la santé devraient tenir compte des besoins spécifiques de ces jeunes migrants dans les plans de développement sanitaire et les plans PF.

Adje Amahani, Refugiée du camp d’Agadez, APBE au Niger a partagé la trajectoire des réfugiés de son camp à l’accès aux services de SSR à travers une vidéo. De cette vidéo, on retient que les besoins des populations déplacées sont énormes passant par les services de planification familiale, de l’accouchement et de la vaccination. L’insuffisance du personnel, le temps d’attente et les ruptures de stocks des contraceptifs ont été les principaux défis soulevés par l’intervenante. La prise en compte des besoins des populations déplacées dans les programmes de santé et la mise en place d’un mécanise de distribution des produits PF au dernier kilomètre ont été les principales recommandations. 

Le troisième intervenant Ned Winn-Dix, Sahel Business Manager, Reproductive Choices MSI a partagé l’expérience de son institution sur le renforcement de la chaîne d’approvisionnement jusqu’au dernier kilomètre – Solutions de conservation dans les zones reculées pour garantir l’efficacité des contraceptifs dans les zones d’accès difficiles. L’utilisation d’une batterie de véhicule pour faire fonctionner le réfrigérateur et l’utilisation des réfrigérateurs solaires ont été expérimentées. De sa présentation, il est reconnu que des solutions locales peuvent ramener la température et l’humidité des produits contraceptifs dans les intervalles recommandés, même jusqu’au dernier kilomètre. Ces solutions sont faisables, mais leur coût doit être évalué par rapport à d’autres priorités. Cependant, les produits de planification familiale standard étant généralement résistants aux variations de température et d’humidité, ces solutions doivent être privilégiées dans les équipes qui transportent des produits plus sensibles (par exemple, le diazépam, l’ocytocine*)

Dr Amadou Housseini, Directeur de la Planification Familiale, Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales du Niger a présenté l’initiative sur l’offre de la Planification Familiale en situation humanitaire par le biais de l’auto-injection de DMPA SC. La mise en œuvre des cliniques mobiles et de tutorats dans les zones humanitaires pour favoriser le recrutement des nouvelles utilisatrices PF et la mise en place d’un corridor humanitaire par le Gouvernent et ses partenaires pour assurer l’acheminement des produits de santé y compris les produits contraceptifs au dernier km ont été développées pour assurer les services de PF dans les zones difficiles. La contractualisation avec certaines ONG locales ayant la maitrise de terrain humanitaire pour assurer le transport des produits de santé et des matériels SR aux formations sanitaires de zone de crise est une des leçons apprises.

  • Intégration du genre dans la Santé Sexuelle et Reproductive en contexte de crise

En dépit des évolutions notées, on constate un écart important dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive. Ce secteur est largement négligé dans la réponse à l’urgence car il est souvent avancé que les questions sensibles de normes liées au genre et de pratiques sexuelles ne peuvent pas être traitées pendant les crises. Vu la géopolitique actuelle marquée par la recrudescence de crises multiformes, Il est temps d’aborder ces questions de manière proactive à travers le prisme de la préparation aux urgences et de la réduction des inégalités de genre.

Lors de cette 2ème session parallèle, les acteurs de la région ont échangé sur les solutions idoines pour une meilleure intégration du genre dans la Santé Sexuelle et Reproductive en contexte de crise. Cette dernière session a été une véritable tribune d’apprentissage sur les questions du genre en contexte de crise humanitaire. Trois grandes dames ont pris du plaisir à partager leurs belles expériences sur la question. 

Ouattara Malamita, Conseillère genre, jeune et inclusion sociale  au Bureau régional de EngenderHealth a partagé les résultats du projet « Amplifier la voix des filles et des femmes ivoiriennes pour un accès de qualité aux services de SSR » 2018-2020. A travers l’outils GYSI, le projet a agi à plusieurs niveaux de la chaine des DSSR, politique, communautaires, prestataires de services, femmes, hommes, filles et les garçons. « En développant notre approche Manning youth participation (MYP) nous avons susciter l’engagement des jeunes à prendre leurs responsabilités à prendre des décisions liées à leurs sexualités » a-t-elle ajouté.  

Duchatellier Moetsi, Conseillère Régionale Genre au  Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a présenté l’approche basée sur les droits humains en matière de santé sexuelle et reproductive en contexte humanitaire. Cette approche (1) est basée sur les normes et standards des droits humains, (2) est celle qui reconnaît que la santé sexuelle et reproductive relève des droits humains, et (3) s’intéresse aux facteurs structurels et aux processus, ainsi qu’aux résultats en matière de mortalité et de morbidité maternelles. Selon Mme DUCHATELLIER, pour une mise en œuvre effective de l’approche basée sur les droits humains en situation d’urgence, il faudra tenir compte des principes suivants : 

  • Non-discrimination et égalité, 
  • Participation, 
  • Durabilité, 
  • Transparence
  • Responsabilité. 

La dernière intervenante lors de cette session était Konaté Kadiatou, Co-fondatrice et directrice exécutive, Club des jeunes filles Leader de Guinée. Selon elle, la prise en compte de l’aspect genre dans les interventions de SRAJ est essentielle car elle permet aux adolescents d’avoir un accès égal à l’éducation, à l’information et d’acquérir la capacité de prendre des décisions responsables. En quoi consiste le genre, quel est le rôle de la politique dans l’amélioration de la SSRAJ en période de crise, et comment prendre en compte le genre dans les programmes de SSRAJ sont des questions qui ont été également abordées dans son intervention 

Conclusion 

Les sessions parallèles de la RAPO 21 ont été d’excellente occasion d’approfondir les réflexions sur la planification familiale en contexte de crises humanitaires à travers les différents sujets abordés. Les deux séances ont rassemblé environ 1 000 participants de divers milieux et ont permis de partager des expériences pertinentes.

Daoudou Idrissou, Chargé de liaison pays

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