A l’instar des autres pays du monde, en Guinée, le ministère du Plan a procédé vendredi 3 novembre au lancement du rapport sur l’état de la population mondiale 2017. Cette année, le rapport porte sur le thème « Des mondes à part : santé reproductive et droits à une époque marquée par les inégalités ». La cérémonie a été rehaussée par la présence du ministre de la Santé, des représentants des agences du Système des Nations Unies et de certains cadres des départements du Plan et de l’Action Sociale.
«EN GUINÉE 6 FEMMES MEURENT TOUS LES JOURS EN DONNANT VIE»
Dans son allocution, le directeur national de la population et du développement, Mohamed Sanoh a indiqué que la population guinéenne est caractérisée par son extrême jeunesse. Une jeunesse qui constitue un important atout pour le développement mais, souligne t-il, à condition qu’on lui assure « un accès équitable aux services de santé sexuelle et reproductive, combinée au respect de leurs droits humains et d’accès au système national de production notamment en matière de génération de revenus et de protection sociale.
Parlant de la santé reproductive chez les femmes, il a fait savoir qu’en 2016, la mortalité maternelle était de 550 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Abondant dans le même sens, la coordinatrice du Système des Nations Unies en Guinée, Séraphine Wakana a déclaré qu’au moins 6 femmes meurent tous les jours quelque part dans le pays en donnant vie.
Elle souligne par ailleurs que la plus part des femmes et adolescentes font face à des menaces particulières notamment celles liées à l’accès des revenus, à l’éducation, à la santé, aux risques d’abus d’exploitation sexuelle, de violences et de mariage précoce.
« Ces inégalités sont également visibles en matière d’égalité des sexes. Et elles ne sauraient être limitées qu’en s’intéressant de façon globale aux autres formes d’inégalité notamment en matière de santé et de droit reproductif, en éliminant les obstacles sociaux et institutionnels qui empêchent les femmes et les jeunes de s’épanouir.», a-t-elle déclaré.
Parlant d’un autre aspect du rapport, Séraphine Wakana indique que la population guinéenne augmente à un rythme accéléré de 2,8 %. « Les enfants de moins de 15 ans représentent 35% de cette population et seulement 4% des Guinéens vivent au-delà de 65 ans », fera savoir la coordinatrice des SNU en Guinée.
Le ministre de la Santé, le docteur Abdourahmane Diallo, citant le rapport, a déclaré que l’absence d’accès des femmes en âge de procréer et des adolescentes les plus pauvres aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale, peut impacter le capital humain et affaiblir les économies.
C’est pourquoi, affirme le ministre de la Santé, au regard des inégalités d’accès aux services de santé sexuelle et reproductive ainsi que des disparités économiques en Guinée, le gouvernement guinéen avec l’appui des partenaires, a mis en œuvre une politique nationale en santé de la reproduction intitulé PNDS (Plan National de Développement Economique et Social) 2016-2020.
Nassiou Sow
Paru le 04 Novembre dans GuinéeNews