La mairie de Ouagadougou en collaboration avec la Direction Régionale de la Santé du Centre a organisé une sortie terrain successivement au CSPS de Zagtouli et au district sanitaire de Boulmiougou, ce mardi 3 août 2021.
Cette sortie, deuxième du genre, s’inscrit dans le cadre de la seconde phase du projet de renforcement de la planification familiale subventionné par The Challenge initiative (TCA) sous financement de la Fondation Bill & Melinda Gates. A travers cette sortie médiatique, la municipalité et les acteurs du système de santé veulent toucher du doigt les réalités des services de planification familiale. C’était aussi une occasion pour féliciter et encourager les agents qui mettent en œuvre ce projet.
Pendant une demi-journée, la délégation conduite par le 1er Adjoint du maire a pu échanger de vives voix avec des responsables du CSPS de Zagtouli, du district sanitaire de Boulmiougou ainsi que les bénéficiaires directes du projet. Au CSPS de Zagtouli, les clientes qui fréquentent la maternité sont conscientes de l’importance d’espacer les naissances. La sage-femme responsable de la maternité, Bernadette Nasa, a confirmé que la plupart des femmes surtout les accouchées adoptent une méthode contraceptive soit avant de partir ou bien au rendez-vous de suivi post-partum 6e jour, 42e jour.
Nous pouvons dire que la planification familiale marche bien ici, s’est-elle réjouie. Dans cette formation sanitaire, le taux d’adhésion tourne autour de 60 à 75%. Cependant, force est de constater qu’il y a, par moments, des poches de résistance. Parmi les raisons susceptibles d’expliquer cet état de fait, Mme Nasa évoque le refus des maris, l’ignorance et les mauvaises langues qui attribuent certaines maladies à l’adoption des méthodes contraceptives. Selon Mme Nasa, le taux d’adhésion à la PF est appréciable au CSPS de Zagtouli
Pourtant, la planification familiale présente de nombreux avantages. Du côté de la santé, une femme qui opte pour une méthode contraceptive après un accouchement pourra se reposer et récupérer durant au moins deux ans. D’autres aspects non moins importants ont été soulevés par le Médecin-chef du district sanitaire de Boulmiougou, Dr Abdoul-Aziz Ouédraogo.
La planification familiale fait partie des stratégies du plan de réduction de la mortalité maternelle et infantile. Outre le côté santé, elle permet une planification de l’économie et une meilleure répartition de nos ressources pour ne peut pas maintenir un minimum vital. Donc, si nous maitrisons notre démographie, nous pourrons orienter nos ressources vers des objectifs qui pourront nous aider à nous développer, a indiqué Dr Ouédraogo.
Le rapprochement des naissances n’est pas sans conséquences
Il poursuit en disant que le rapprochement des naissances peut entrainer des complications pendant l’accouchement (les hémorragies) ou au cours de la grossesse. A l’issue de la visite, le 1er adjoint du maire, Moussa Belém, a noté avec satisfaction le bon déroulement des services de la planification familiale. « Aujourd’hui, j’ai été agréablement surpris de voir que parmi les agents de santé notamment les femmes, il y a des coachs TCA qui sont là et qui font bien leur boulot. Également, nous sommes d’autant plus contents parce que nous avons vu quelques registres qui comportent la marque TCA. Ce qui permet de savoir que ce projet est mis en œuvre dans ces centres », a-t-il commenté.
Plus de 400 millions de FCFA, c’est le fonds qui a été mis à la disposition de la mairie de Ouagadougou pour la mise en œuvre de la première phase du projet de renforcement de la planification familiale. « C’est une suite logique de la seconde étape parce que nous n’avons pas épuisé tout ce qui avait été alloué pour la première phase », a précisé M. Belém.
De son côté, le directeur régional de la Santé, Dr Thomas Ouédraogo, a rappelé que ce projet est en marche depuis trois ans au niveau des districts sanitaires de la région du Centre. Dans le cadre de sa mise en œuvre, un paquet d’activités sont déroulées sur le terrain, parmi lesquelles des activités de sensibilisation sur la planification familiale. En trois ans, le projet à contribué à augmenter le taux de la prévalence contraceptive, a indiqué le DRS
Ainsi, dès qu’une femme arrive dans une formation sanitaire quelle que soit la porte d’entrée où elle se trouve (consultation des nourrissons, des enfants malades, de la pesée, de la vaccination), les sages-femmes lui présentent les avantages de la planification familiale. Ces séances de counseling aboutissent souvent au choix d’une méthode contraceptive.
En perspective, les efforts seront concentrés sur la sensibilisation des hommes afin qu’ils s’impliquent et accompagnent les femmes pour l’adoption des méthodes contraceptives.
Aïssata Laure G. Sidibé
Publié le 03-08-2021 dans Lefaso