La Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) a organisé, à Naïrobi, au Kenya, du 19 au 23 février 2018, un séminaire de planification des Associations membres (AM) sur la communication et le plaidoyer. Aussi, des journalistes ont été associés à la rencontre, dans l’objectif de renforcer le partenariat médias-IPPF-AM. D’ailleurs, le dernier jour de la rencontre était consacré à la contribution des journalistes à la promotion du genre, aux droits liés à la santé sexuelle et de la reproduction. Ce fut l’occasion pour le directeur régional Afrique de l’IPPF de saluer le travail fait par les Hommes de médias et de leur lancer un défi, celui de produire au moins un article par mois sur la santé de la reproduction.
Première de l’année 2018, cette réunion a permis de se pencher sur la planification des activités de plaidoyer et de communication des associations membres de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF). L’IPPF offre des services de santé sexuelle de la reproduction. Mais, elle s’investit surtout dans le plaidoyer.
« A côté des services que nous offrons, nous pensons que nous devons aussi nous investir dans le plaidoyer pour amener les dirigeants, les décideurs à changer l’environnement dans lequel nous évoluons »,a expliqué Césaire Pooda, le conseiller principal en communication du bureau régional de l’IPPF. Pour y arriver, la fédération travaille avec les organisations de la société civile, mais aussi les médias qui sont considérés comme des partenaires clés pour porter le message auprès de l’opinion et des décideurs politiques et administratifs.
Cette réunion a enregistré une forte adhésion des organisations membres et des médias. Mieux, médias et associations membres ont été mis en contact et il leur a été demandé d’élaborer un plan conjoint de travail chiffré que la fédération se chargera de financer. L’objectif étant d’encourager une étroite collaboration entre médias et AM pour porter plus haut le message de l’IPPF. « C’est une question de redevabilité pour les décideurs qui ont signé un certain nombre de textes, mais dont la mise en œuvre se fait toujours attendre. Donc, il faut leur rappeler que lorsqu’on signe un document, on engage tout un pays, il faut respecter sa parole », a insisté Césaire Pooda.
De la nécessité d’aider les plus vulnérables
Au cours de cette réunion, les différents projets en cours ont été passés en revue, notamment ceux impliquant les médias. Les journalistes ont reçu les rudiments nécessaires pour exercer au mieux leur métier, notamment dans le domaine de la santé de la reproduction. Il est également attendu des Hommes de médias d’accompagner (s’approprier) la campagne pour la promotion des statuts des femmes dénommé « campagne RightByher ».
« Quand vous vous associez à cette campagne, c’est pour permettre de véhiculer le message au terroir, afin que les populations puissent comprendre la nécessité d’aider les femmes, d’aider les plus vulnérables, les jeunes, les mineurs et beaucoup de femmes qui sont en situation de misérabilité, mais aussi et surtout informer les populations sur la situation de crise humanitaire », a précisé Lucien Kouakou, le directeur régional Afrique de l’IPPF.
Autres aspects qui intéressent ou qui ont intéressé les journalistes, c’est le rapport sur l’expérience du plan conjoint de travail en 2017 qui a permis de produire plus de 60 articles sur la santé de la reproduction. Au cours de cette rencontre, il leur a été présenté le projet ‘’Champion’’ de l’IPPF et le prix de journalisme de l’IPPFRA 2018 dont les lauréats recevront leurs distinctions en novembre prochain. Le concours sera lancé dans les prochains jours et devrait concerner les productions de l’année 2017. Le concours « journalists Awards » permettra de récompenser les efforts d’informer des populations sur les services de santé de la reproduction, mais aussi informer les populations sur les situations de crise humanitaire liées au manque de services de santé de la reproduction.
Les journalistes invités à produire davantage
Tout en reconnaissant les efforts déjà fournis par les Hommes de médias, le directeur régional de l’IPPF les invite à en faire davantage. « Nous reconnaissons, nous apprécions ce que vous faites, mais nous pensons que vous pouvez faire plus, avec plus de poigne et de passion. Ce qui permettra de changer la situation », estime Lucien Kouakou. Avant de leur lancer un défi, celui de « produire un article par mois ». « On veut mettre en place un compendium d’articles produits par les journalistes africains pour la santé de la reproduction. J’aimerais vous voir dans ce compendium d’articles une fois par mois », a-t-il expliqué.
Pour faire leur travail, les journalistes pourront compter sur l’appui de l’IPPF et ses associations membres (ABBEF au Burkina). « Nous allons vous donner les documents nécessaires, vous donner la possibilité de visiter les lieux où nous intervenons, mettre à votre disposition tout ce qui va vous aider à produire des articles. Nous sommes une ONG qui n’a pas suffisamment de moyens, mais le minimum de ressources que nous avons, nous pouvons le mettre à votre disposition, notamment pour la formation dans le domaine dans lequel nous sommes, pour des échanges et aussi pour récompenser ceux qui méritent », a déclaré Lucien Kouakou.
Aux termes de la rencontre, les différents participants n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction. « Nous avons parlé assez franchement des défis que nous avons. Donc, au terme de ces cinq jours, nous sommes satisfaits, nous nous sommes dit que d’ici un an, les résultats qui seront présentés seront encore plus éloquents », a confié Joël Eclou de l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBF).
Publié le 04-03-2018 dans lefaso