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Santé et droits sexuels et reproductifs : Un séminaire régional en vue de renforcer l’apprentissage conjoint des acteurs intervenant dans le domaine

L’Agence belge de développement (Enabel) organise, du 20 au 22 novembre 2019, un séminaire régional sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Cette rencontre réunit 41 participants et délégués des ministères de la santé et ceux en charge du genre ainsi que des collaborateurs de l’agence au Bénin, au Burundi, en Guinée, au Niger, en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Sénégal, à Bruxelles et Ouagadougou. Elle devra déboucher sur des promesses d’actions pour une santé maternelle sans risque, la planification familiale, la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s et des jeunes, mais aussi sur la prévention et la prise en charge des violences basées sur le genre. La cérémonie d’ouverture est intervenue le mercredi 20 novembre, sous la présidence de l’ambassadeur de Belgique au Burkina Faso, Lieven de la Marche.

Au cours des vingt dernières années, dans les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et centrale, le niveau de couverture des services de consultation prénatale a stagné avec une légère augmentation de 47% à 49% (1995-2015) des femmes recevant les soins recommandés. Bien que le recours à la contraception moderne ait augmenté, les besoins non-satisfaits restent importants (25% en 2015). La grossesse des adolescentes se maintient au niveau le plus élevé du monde avec 116 naissances pour 1 000 adolescentes sur cette même période. Ces statistiques commandent des actions encore plus soutenues.

C’est dans cette optique que l’Agence belge de développement a convié des organisations participantes dans le domaine de la santé et des droits sexuels et reproductifs à un séminaire de 72 heures, à Ouagadougou.

Cette rencontre est une chance inouïe pour « apprendre des différentes interventions que la Belgique met en œuvre dans différents pays d’Afrique francophone en matière d’accès à la santé sexuelle et reproductive », selon l’ambassadeur de Belgique au Burkina Faso, Lieven de la Marche. Des interventions qui ont démarré suite à l’initiative du ministre de la Coopération au développement, le vice-Premier ministre Alexander de Croo. L’ambition affichée est de mettre en haut de l’agenda le droit à l’accès des services de santé et reproductifs pour les femmes et les adolescentes dans tous les pays de l’Afrique francophone comme le Bénin, la RDC, le Sénégal, le Niger, le Mali, le Burkina Faso, foi de l’ambassadeur.

Pour ce faire, poursuit-il, « une des approches que nous voulons mener, c’est que la santé sexuelle et reproductive soit reprise dans la politique nationale du ministère de la santé. C’est d’ailleurs ce qui se fait au Burkina Faso. (…) Evidemment, il y a la planification familiale, l’accès à l’information et la prévention et d’autres services qui rentrent dans cette thématique ».

L’utilisation de contraceptifs par les femmes est passée de 5 à 25% en 2015

Il n’y a plus lieu de le démontrer, l’accès aux droits humains et à la santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive, est une condition nécessaire à l’exercice de tous les autres droits. Le Burkina Faso peut s’enorgueillir d’avoir fait un grand pas dans ce sens, mais des défis restent à relever. Au niveau de la planification familiale, par exemple, la demande est plus forte que l’offre disponible.

Enabel se propose de renforcer cette offre de service dans une région du pays. « Cette action fait partie d’un portefeuille bilatéral financé par le gouvernement belge sur cinq ans qui a commencé en juin dernier. Il se focalise principalement dans la région du Centre-Est. Cette intervention en santé est partie d’une approche intégrée avec trois autres interventions pour avoir une sorte d’action un peu commune pour essayer d’avoir un vrai impact dans le délai imparti », a confié le représentant résident d’Enabel, Olivier Krins. Il nourrit à ce sujet des ambitions fortes au terme des cinq ans. Il veut être plus proche des populations mais aussi renforcer ce qui doit l’être.

« Nous voulons avoir encore une fois cette notion d’information, principalement pour les jeunes filles et les adolescent(e)s. On fera le point, parce que nous sommes engagés avec les différents ministères de tutelle pour accompagner tout ça. On fera mieux avec les ressources disponibles mais on est très ambitieux pour cette région », ajoute-il. A plus long terme, M. Krins ambitionne d’étendre la démarche à d’autres régions.

Dr Landaogo Wilfrid Ouédraogo a, pour sa part, rappelé que le ministère de la santé travaille à faire en sorte que l’accès à la planification familiale soit, sur le plan financier, plus accessible. Parce qu’ils sont en train de développer une approche de gratuité de la planification familiale, bien que ce soit une approche pour le moment-pilote avec deux régions. « Nous comptons d’ici la fin de l’année, aller vers la gratuité totale », a-t-il annoncé.

Aïssata Laure G. Sidibé
Publié le 21-11-2019 dans lefaso

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