Créé suite au sommet du G8 de Muskoka (Canada) en 2010, le Fonds Français Muskoka (FFM), est un engagement de la France en faveur de la santé des femmes et des enfants et de la promotion des droits sexuels et reproductifs. Il a pour but d’accélérer la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile et d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5.
La France a investi 500 millions d’Euros sur cinq ans, dont 95 millions pour soutenir le travail conjoint de quatre agences des Nations Unies autour d’un plan commun d’analyse et d’interventions, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Unicef, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), et ONU FEMMES, dans 10 pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Centre et à Haïti, dans le cadre du mécanisme d’Harmonisation pour la Santé en Afrique (HHA).
Au total, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, à Haïti, au Mali, au Niger, au Sénégal, en République Démocratique du Congo (RDC), au Tchad et au Togo, ce sont près de 202 millions d’habitants qui sont ciblés, dont 41 millions de femmes en âge de procréer et 9 millions de femmes enceintes chaque année, avec un lourd bilan annuel de 45 000 décès maternels et 848 000 décès d’enfants de moins de 5 ans.
Ce groupe d’«interventions à haut impact» inclut l’allaitement maternel, les moustiquaires imprégnées d’insecticide, les vaccins, les suppléments alimentaires et aliments thérapeutiques, la réhydratation en cas de diarrhée, l’eau potable et l’assainissement et les médicaments.
Le 18 juin 2015 à l’hôtel Salam, Nestor AZANDEGBE, Président du Comité Technique du FFM, David SADOULET, Chef du Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Mali, Dr Makane KANE, Représentant résident de l’UNFPA dans notre pays et des 4 agences des Nations Unies impliquées, et Dr BORE, représentant le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, étaient face à la presse pour dresser le bilan des interventions FFM un an avant sa fin, en novembre 2016.
Au Mali, 40 millions d’Euros ont été engagés par le FFM depuis 2010, à travers différents instruments et acteurs, et 15 millions d’Euros mis à la disposition des 4 Agences du Système des Nations Unies pour mener les activités programmées dans le Plan commun. Rappelons que les taux de décès maternel et infantile sont actuellement de 550 décès de mères pour 100 000 naissances et de 1 enfant sur 9 avant ses 5 ans.
A titre d’exemple, en 2014, le FFM a dans notre pays contribué à la formation d’agents de santé. 1 886 relais communautaires et agents ont été formés, dans 22 districts sanitaires, aux approches participatives. 24 encadreurs d’écoles de santé ont été formés en Planification Familiale et 120 prestataires sur l’audit des décès maternels et néonatals. Par ailleurs, 30 nouveaux sites PTME (Prévention de la transmission VIH de la mère à l’enfant) ont été mis en place (Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti).
Le FFM a aussi permis de développer et renforcer les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) dans les structures de santé. 20 structures SONU complets ont été équipées en forceps, ventouses, boîtes de césariennes et d’accouchement. Les blocs opératoires de 3 districts ont également bénéficié de l’installation de circuits d’oxygène.
Le Fonds Français Muskoka a également renforcé le système de collecte et de stockage de produits sanguins du Centre National de Transfusion sanguine et des hôpitaux de Mopti et de Gao. Pour rappel, la transfusion sanguine est un acte salvateur en réponse aux hémorragies responsables d’un tiers des décès maternels.
En outre, les 4 agences onusiennes ont poursuivi la mise en œuvre d’une stratégie de communication harmonisée et, toujours grâce au FFM, mené à son terme le premier volet d’une initiative aussi novatrice qu’ambitieuse, la production de la série TV «C’est la Vie!», premier feuilleton du genre en Afrique de l’Ouest et du Centre, dont les 26 épisodes de la première saison sont déjà en boite. La série a été préachetée par Canal + Afrique, TV5MONDE Afrique et Canal France International, avec un public potentiel de plus de 100 millions de téléspectateurs.
Ramata DIAOURE