Lancement officiel de la phase pilote d’un nouveau projet dénommé « Ma bonne contraception », projet de gestion de la contraception en faveur des jeunes filles migrantes domestiques de Ouagadougou. C’est un projet initié par l’ONG Terre des hommes, en partenariat avec les Hautes écoles suisses et universités burkinabè. Le projet s’inscrit dans le cadre du programme « Entreprenariat et technologies avec les pays émergents de la Francophonie ». C’était ce lundi 15 octobre à Ouagadougou.
« Au Burkina Faso, plus de 80 % des jeunes filles domestiques ne connaissent pas, n’ont pas accès aux moyens de contraception et ne savent pas comment gérer leur santé sexuelle. Ce qui implique des impacts problématiques pour leur santé et leur employabilité ». Face donc à ce constat, l’ONG Terre des hommes, en partenariat avec les Hautes écoles suisses et universités burkinabè, a initié un projet dénommé « Ma bonne contraception ». Un projet qui sera mis en œuvre pendant un an au profit des jeunes filles migrantes domestiques de la ville de Ouagadougou.
Ce projet, selon la coordinatrice du programme de protection de l’ONG Terre des hommes, Frédérique Bousin Balkouma, est une opportunité mise en place grâce à la recherche et à l’utilisation des nouvelles technologies afin de mieux adapter les interventions aux besoins des bénéficiaires. « Et nous pensons que ces jeunes filles, qui viennent des villages, qui manquent souvent d’informations et de connaissances sur cette question, pourront désormais être mieux informées », a expliqué la coordonnatrice. Car la mise en œuvre de ce projet permettra d’aider les jeunes filles à mieux se protéger contre des risques auxquels elles peuvent être exposées, a-t-elle souligné. A cet effet, 30 jeunes filles migrantes domestiques ont été sélectionnées dans les centres d’accueil de la ville de Ouagadougou pour cette première phase. Ce sont dix filles de moins d’une année, dix d’une année et dix de plus d’une année de vie à Ouagadougou.
Quant à Bhama Steiger, professeure à l’Ecole d’études sociales et pédagogiques de Lausanne, structure partenaire, ce projet pilote de recherche va se faire à travers des échanges entre les différents partenaires concernés. Ce qui se fera, dit-elle, à travers la formation et le suivi de ces jeunes filles, la mise en place d’une application mobile en circuit fermé, afin d’améliorer et d’assurer leur gestion de la contraception. Outre ces actions, un film de sensibilisation a également été réalisé en dioula pour la promotion de la gestion de la santé sexuelle et reproductive.
« Sungru Deme »
Ainsi, au cours de ce lancement, des smartphones ont été remis aux différentes bénéficiaires. Dans ces téléphones, l’application « Sungru Deme » (Conseils aux jeunes filles, en dioula) a été installée. Une application qui, selon Paul Konan, professeur aux Hautes écoles suisses, partenaire de ce projet, donne toutes les informations sur la gestion de la santé sexuelle et reproductive. Et à travers cette application, les jeunes filles pourront savoir si elles sont dans des périodes de risque de grossesse ou de contracter une maladie.
Le but donc de ladite application, pour lui, c’est de permettre aux filles de se prendre en charge dans la gestion de leur santé sexuelle et reproductive, avec une particularité d’utilisation sans connexion Internet. Ces téléphones offrent trois sortes d’utilisations aux filles (téléphone normal, WhatsApp et l’application Sungru Deme) jusqu’à la fin du projet. Et si toutefois le projet est réalisé avec succès, la coordinatrice du programme protection de l’ONG Terre des hommes a indiqué qu’il sera étendu à d’autres localités du pays.
Yvette Zongo
Publié le 15-10-2018 dans le faso