En marge de la 73ème Assemblée générale des Nations, la Fondation Tattali Iyali et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ont organisé, un «Side event» (un panel) sur la scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école et lutte contre le mariage précoce et ses conséquences néfastes. L’événement qui s’est tenu le mercredi 26 septembre 2018 à l’hôtel West-in de New York, sous les auspices de la Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou, présidente de la Fondation Tattali Iyali, a vu la participation d’une dizaine de Premières Dames, de la Vice Secrétaire générale de l’ONU Mme Amina Mohamed, des Directeurs généraux de l’UNFPA et l’OMS, de la Secrétaire générale de l’OIF Michaelle Jean et de plusieurs autres personnalités.
Avec cette initiative, la Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou porte ainsi sur un autre palier, le combat que mène sa fondation pour l’autonomisation des femmes et des jeunes filles; l’amélioration du statut de la femme en particulier et celle des conditions de vie des couches vulnérables et des populations en général. Dans son intervention à l’ouverture de ce panel, la présidente de la Fondation Tattali Iyali a tenu à rendre un hommage mérité au Secrétaire général de l’ONU M. Antonio GUTERESS, et à la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Amina Mohamed, qui a récemment effectué une visite de travail au Niger à la tête d’une mission conjointe de haut niveau composée des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la Suède. Elle a également salué l’engagement toujours renouvelé des partenaires du Niger, notamment l’UNFPA, en faveur des couches les plus vulnérables que sont les femmes et les enfants.
Dr Lalla Malika Issoufou a ensuite abordé les défis qui se posent au Niger, relativement à la thématique du panel. « Les statistiques sont alarmantes avec 76,3% des filles mariées avant l’âge de 18 ans, et 28,8% avant 15 ans. La non- scolarisation et la déscolarisation prématurée des jeunes filles entrainent les maternités précoces ayant pour conséquences les fistules obstétricales dommageables pour leur santé et leur réinsertion socioéconomique » a souligné la Première Dame. A cela, il faut ajouter le poids des fortes pesanteurs socioculturelles qui entravent l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. Une situation que l’Etat du Niger a prise à bras le corps avec un engagement et des mesures ardues en vue d’inverser les tendances pour une amélioration quantitative et qualitative des différents indicateurs sociaux.
Très attachée à tout ce qui touche à la situation de couches vulnérables, la Première Dame a engagé sa Fondation Tattali Iyali pour accompagner le Gouvernement nigérien dans ses efforts en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Pour ce faire plusieurs actions sont menées pour s’attaquer aux causes structurelles de la pauvreté notamment en zones rurales. Ces efforts conjugués ont permis selon Dr Lalla Malika d’enregistrer des avancées importantes dans le domaine de la santé de la reproduction et de l’Indice Synthétique de Fécondité qui passe de 7,6 enfants par femme en 2012 à 6 enfants par femme en 2017. « L’autonomisation des femmes et le leadership féminin constituent également des axes sur lesquels nous travaillons sans répit. Un accent particulier est mis à ce niveau sur la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école » a déclaré la présidente de la Fondation Tattali Iyali.
A la suite de la Première Dame, trois membres du gouvernement, le chef de canton de Tessaoua et l’imam Cheikh Ben Salah Hamouda ont intervenu à ce panel. C’est ainsi que le Ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales, M. Daouda Mamadou Marthé a parlé des mesures prises par le gouvernement dans le secteur éducatif en vue de favoriser la scolarisation et le maintien de la jeune fille à l’école. Il s’agit notamment de l’attribution des bourses aux filles et l’adoption le 5 décembre 2017 de la loi portant protection, soutien et accompagnement de la jeune fille en cours de scolarisation. Ainsi en janvier 2018 quelques 11.719 filles (sur 7400 prévues) des classes de CM1, CM2, 6ème et 5ème ont bénéficié de bourses à travers les filets sociaux. De même des kits scolaires et d’hygiène sont distribués aux filles en milieu scolaire. Cependant malgré, ces efforts, environ 700.000 filles ne sont pas scolarisées au Niger. Et il faut 291 dollars US pour scolariser une fille jusqu’à l’âge de 16 ans. Sur la base de ces prévisions, il faut pour le Niger, mobiliser 119 milliards 595 millions 575 mille francs (soit 20% du budget national) pour scolariser ses 683.409 filles.
Quant au ministre de la Santé publique, Dr Idi Illiassou Maïnassara, il a axé son intervention sur certains indicateurs clés. Ainsi a-t-il souligné, le taux de couverture sanitaire est de 50% ; le taux d’accouchement assisté est de 29% pendant que 76,3% de filles sont mariées avant 18 ans et la prévalence contraceptive est de seulement 29% et 756 cas de fistule sont enregistrés chaque année. Face à cette situation, l’Etat a pris des mesures dont le redéploiement 1234 des agents de santé en milieu rural ; le recrutement de 4965 agents de santé dont 41% SFE ; le renforcement des capacités de 5960 prestataires ; la gratuité de la césarienne et de la prise en charge de la FO. A cela s’ajoute la prise en charge gratuite de la fistule, l’insertion socioéconomique des femmes fistuleuses soignées ; la sensibilisation, etc.
Pour sa part, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako, est revenue les actions menées par le gouvernement pour réduire la pression des pesanteurs socioculturelles sur les efforts de développement de manière générale, ainsi que sur des initiatives communautaires qui ont permis d’améliorer les indicateurs dans les domaines de la Santé de la reproduction, de la Protection Sociale et particulièrement de l’éducation de la jeune fille. Elle a cité entre autres actions la construction de 1358 espaces surs par les communautés, la capacitation 132.715 adolescentes en compétence de vie courante et capacité financière ; l’organisation 4858 dialogues communautaires depuis 2013 sur des thématiques comme la scolarisation de la jeune fille, le mariage précoce, la planification familiale, les violences basées sur le genre, etc. Dans le domaine de l’amélioration l’autonomisation économique de la femme, 26445 groupements féminins ont été créés et équipements ; une maison de la femme et un centre multimédias ont été créés dans chacune des huit régions du pays. Pour toutes ces actions plus de 155 millions de dollars ont été investis par l’Etat et les partenaires.
Quant à l’honorable chef de Canton de Tessaoua, Mr Mansour Kané Maiguizo a partagé l’expérience sur le rôle des leaders communautaires, tandis que le Cheikh Ben Salah Hamouda a abordé le rôle des leaders religieux. A l’issue de ces présentations, la Vice Secrétaire générale de l’ONU Mme Amina Mohamed, le Directeur régional Afrique de l’UNFPA et la Secrétaire générale de l’OIF ont intervenu pour relever les défis qui se posent au Niger et au-delà à la région du Sahel. Ils ont souligné la pertinence des actions engagées par le gouvernement pour inverser la tendance. Ces personnalités ont par ailleurs salué les initiatives de la Première Dame Dr Lalla Malika à travers sa Fondation.
Tirant les conclusions de ce panel, la présidente de la Fondation Tattali Iyali a indiqué que l’objectif général de son action est de mettre l’accent sur la prévention en mettant fin aux mariages précoces à travers la scolarisation et l’appui au maintien des filles à l’école, l’accès et l’offre des services de santé de la reproduction de qualité à tous les niveaux et l’autonomisation des femmes et des filles. Dr Lalla Malika Issoufou a rendu un hommage mérité à l’UNFPA notamment le bureau régional de l’Afrique de l’Ouest et du centre ainsi que le bureau national qui accompagne sa Fondation dans l’atteinte de ses objectifs. « J’en appelle à tous pour une mobilisation plus accrue en faveur du Niger qui a fait la preuve de sa détermination à inverser radicalement les tendances négatives enregistrées ».
Siradji Sanda(onep)
Publié le 04-10-2018 dans aniamey