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Trois raisons qui expliquent pourquoi l’éducation sexuelle est importante

La sexualité demeure un tabou dans les sociétés maliennes. Pourtant, elle est importante dans la vie de l’homme pour ses bienfaits. Voici 3 bonnes raisons pour lesquelles l’éducation sexuelle doit être une priorité chez nous.

Prêcher la chasteté est une incitation publique à la contre nature. Mépriser la vie sexuelle, la souiller par la notion d’impureté, tel est le vrai péché contre l’esprit sain de la vie, nous enseigne l’intellectuel allemand Nietzsche. À travers ce passage de ce penseur, nous comprenons la place que la sexualité joue dans la vie de l’être humain. Ainsi, si l’humanité est un arbre, la sexualité en est la racine, peut-on dire.

Au Mali, les religions abrahamiques et l’attachement à certaines coutumes ancestrales empêchent très souvent de lever le voile sur la question de la sexualité dans l’espace public, ou de l’aborder avec les enfants. Cela fait que l’enfant apprend par ses premières expériences sexuelles, dans la rue, ou à travers les médias. Tout se passe autour des échanges entre amis ou des publications sur Internet. Ce qui est parfois dangereux.

C’est en raison de ces constats ci-dessus que j’estime que l’éducation sexuelle peut contribuer non seulement à l’épanouissement des adolescents, mais aussi à éradiquer certains fléaux auxquels la jeune génération peut être confrontée.

1 – CONNAITRE LA FONCTIONNALITÉ DE SON CORPS

L’enseignement de la sexualité permet d’aller à la découverte de son corps. Il nous permet d’avoir plus d’expériences dans notre vie sexuelle, de nous protéger au mieux. Cet enseignement permet alors d’enjamber les difficultés que nous pouvons rencontrer dès l’apparition des premiers signes de maturité sexuelle, comme la menstruation qui est une étape souvent difficile chez la femme.

Pour éviter l’ignorance et la naïveté dangereuse, les parents doivent sortir de leur prison idéologique et oser discuter avec leurs enfants pour leur permettre de comprendre le fonctionnement et le bon traitement des parties intimes.

2 – FAIRE FACE AUX FLÉAUX

Les maladies sexuellement transmissibles (MST), tels que le VIH-sida, la blennorragie, sont courantes. Cela s’explique par le manque de communication autour de la question de la sexualité. Le nombre de personnes touchées par les maladies liées au sexe est innombrable par le fait qu’elles n’ont aucune expérience en la matière. C’est pourquoi l’éducation sexuelle peut servir d’arme pour entretenir son sexe et prévenir les MST.

Aborder des sujets tels que l’usage des préservatifs, l’entretien des sous-vêtements ne doit pas être perçu comme synonyme de perversité. Bien au contraire, parler de ces sujets est une lutte nécessaire contre des fléaux qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé sexuelle : stérilité, impuissance sexuelle, etc.

Ensuite, il y a le cas des grossesses non désirées qui causent souvent des avortements clandestins pouvant conduire à la mort. D’où toute l’importance capitale de l’éducation sexuelle. Elle permet non seulement de maitriser le cycle menstruel, mais aussi d’autres paramètres liés à la santé sexuelle et reproductive.

3 – ÉVITER LES PRÉJUGÉS AUTOUR DE LA SEXUALITÉ

Les préjugés (tel que la consommation de l’alcool, de certains médicaments pour être fort au lit, etc.) autour de la sexualité sont couramment véhiculés dans les sociétés maliennes. Certains de ces préjugés sont nuisibles à la santé. L’éducation sexuelle sur ces pratiques néfastes peut s’avérer utile, puisqu’elle pourrait servir à mettre la lumière sur les zones problématiques des craintes populaires, et mieux faire la part des choses.

Ces préjugés gagnent du terrain parce que les jeunes ne savent pas faire la distinction entre le nocif et le bénéfique. C’est ainsi qu’ils se mettent en danger. Il faut donc des mesures palliatives qui passent par des discussions avec les jeunes autour du sujet tout en leur expliquant les dangers auxquels ils sont soumis.

Enfin, il est primordial de lancer un appel aux parents pour qu’ils sortent de leur timidité et prennent des précautions qui seront bénéfiques pour tous. Comme le dit un adage populaire, « mieux vaut prévenir que guérir ».

Publié le 05-08-2020 dans Bamada

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