Il s’est tenu depuis le jeudi 24 juin 2021 à Golden Tulip hôtel à Cotonou, un atelier sur la budgétisation sensible à la santé de la reproduction et à la planification familiale. Ledit atelier qui prend fin ce vendredi, a mobilisé des spécialistes du budget au niveau des ministères, des médecins, des représentants d’ONGs intervenant dans la Santé de la reproduction et de la planification familiale, des leaders religieux, des élus communaux et des partenaires techniques et financiers.
Pour Dr Gaston Ahounou, Chef Service Planification Familiale, Santé des Adolescents et Jeunes à la l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires au Ministère de la Santé, « on veut que tous les participants prennent en compte la santé de la reproduction de manière générale et la planification en particulier (…) pour qu’ils appuient le changement de comportement, pour qu’ils appuient des plaidoyers pour que la budgétisation soit vraiment sensible à tous les niveaux : au niveau des élus locaux, au niveau du gouvernement, des autres partenaires aussi ».
Dans son intervention, en ligne, à la cérémonie d’ouverture des travaux, le message d’exhortation du Directeur Général de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires, Thierry Lawallé, a été un peut plus clair. Selon lui, s’il est vrai qu’il y a des partenaires techniques et financiers qui appuient le Bénin, il est temps que le Bénin, pays souverain, pense son développement lui-même. « Et donc nous devons prendre nos responsabilités et aller de l’avant si nous voulons vraiment nous inscrire dans le développement durable. Cela veut dire que nous devons définir nos priorités et nous engager », a-t-il laissé entendre.
Cet engagement, à en croire son propos, passe aussi par la mobilisation de ressources pour la réalisation de ces priorités. « La maîtrise des paramètres de dividende démographique part de ces genres de priorité. Et à cet atelier, on nous invite à regarder en face de nous pour que nous puissions parvenir à une adéquation entre nos ressources et notre développement ; parce que s’il n’y a pas une adéquation entre les ressources que nous avons et notre développement, nous n’allons pas nous en sortir. Quand vous ne faites pas une adéquation entre les ressources qui sont disponibles et vos ambitions, ce n’est pas évident », a relevé le Directeur Général de l’Agence Nationale des Soins de Santé Primaires, qui a invité les participants à en tenir compte au cours des échanges.
Au nombre des partenaires associés à l’atelier, il y avait l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population). Il était représenté par Athanase Cossi Hounnankan, représentant la Représentante Résidente UNFPA au Bénin, Barbara Laurenceau. Il a d’abord remercié le Ministère béninois de la Santé et le Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) basé à Thiès, au Sénégal, pour l’organisation de cet atelier qui, a-t-il souligné, débat d’une question préoccupante pour l’UNFPA : la planification familiale.
M. Hounnankan a ensuite établi le lien entre ce projet et un autre grand projet : le SWEDD, financé par la Banque mondiale et dans lequel l’UNFPA est positionné au plan mondial et régional comme assistance technique. « Je fais le lien avec ce projet pour vous dire que le projet SWEDD qu’on appelle projet d’autonomisation des femmes et des filles, et le dividende démographique est un projet important pour le développement des pays comme le nôtre (…). Le lien que je faisais, c’est par rapport au dividende démographique. (…)
Le but du SWEDD, c’est d’ouvrir les chances pour le Bénin de bénéficier du dividende démographique. (…) L’UNFPA Bénin associe à la planification familiale un slogan, qui est une urgence signalée. Si nous n’agissons pas sur la planification familiale, il n’y aura pas de dividende démographique dont le Bénin va profiter », alerte-t-il. Toutefois, il reste optimiste : « C’est en cela que je me réjouis que cet atelier dans ses deux composantes : la première composante qui vise bien sûr à soutenir la planification familiale dans la disponibilité des produits, donc le financement. Et la deuxième composante qui est le soutien à cette dynamique pour rendre les produits disponibles.
Ce soutien contient donc le volet plaidoyer qui est très important ; et notre pays a besoin de ce plaidoyer (…). Et nous devons tous soutenir ce plaidoyer… Ici, nous voulons de l’argent du pays ; pas des partenaires seulement. Nous voulons de l’argent du Bénin, les fonds domestiques comme on les appelle, pour soutenir la planification familiale. Moi j’ai de l’espoir parce que la communication au plan national agite la question… ». Autant la planification familiale et la santé de la reproduction préoccupent les différents acteurs, elles constituent particulièrement un domaine de recherche pour le Consortium, dira Dr Sam Agbahoungba au nom du Coordonnateur du Creg, Pr Latif Dramani. C’est donc à juste titre que le fruit des deux jours de réflexion intéresse plus d’un.