Grâce au soutien de l’Ambassade de France près le Bénin, les droits des femmes et de la santé sexuelle et reproductive étaient au centre d’une rencontre à Parakou, mercredi 30 juin dernier. C’est dans le cadre du lancement d’un projet qui veillera à leur promotion dans la commune.
Le lancement du Projet d’Appui à la Promotion des Droits des Femmes et la Santé Sexuelle et Reproductive (PAP/SSR) s’est tenu, mercredi 30 juin dernier à Parakou. Mis en œuvre, grâce à l’appui de l’Ambassade de France près le Bénin, par l’Association des Jeunes pour le Développement des Arts et Cultures (ADJAC ONG), il vise à renforcer la connaissance par les filles de Parakou, de leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive, puis à leur faciliter l’accès à la consultation et aux soins médicaux.
L’objectif, au terme de son exécution, c’est d’impacter 2 320 jeunes filles de la commune qui sont en situation d’apprentissage et âgées de 14 à 22 ans. Au total, 1 160 parmi elles bénéficieront d’une consultation médicale gratuite pour le dépistage de diverses infections sexuellement transmissibles, sans oublier leur prise en charge. Comme leur autonomisation vise à leur permettre d’avoir une source de revenus, 1 160 autres seront formées en fabrication de savon liquide amélioré.
L’épanouissement de la fille
Selon son coordonnateur, Mickaël Assogba, il s’articule autour de trois composantes essentielles. Il s’agit de lutter contre les violences faites aux filles et aux femmes, de leur favoriser l’accès à la santé sexuelle et reproductive et de veiller à l’insertion socioprofessionnelle de celles qui sont vulnérables. Le choix porté sur Parakou pour développer ses activités, a-t-il indiqué, n’est pas un hasard.
En effet, chef-lieu du Borgou, département dans lequel le taux de connaissance et d’utilisation de la contraception estimé à 10 % est encore très bas, Parakou est caractérisée par une population jeune majoritairement féminine et fortement attachée aux valeurs traditionnelles et autres préjugés ou pesanteurs religieux et socioculturels. Dans le même temps, ses filles pour la plupart âgées de 14 à 22 ans ont une vie sexuelle précoce et sont très vite confrontées aux grossesses précoces, multiples et rapprochées menant souvent à des avortements clandestins, hypothéquant pour bon nombre, les chances d’une maternité heureuse. A cela s’ajoutent la déscolarisation, les mariages précoces, les maladies sexuellement transmissibles et la pauvreté qui les rend vulnérables. C’est l’insuffisance en informations et en assistance, assure Laurianne Salifou, représentante de l’ADJAC ONG, qui conduit la majorité de ces filles à ne pas recourir aux soins de santé. Elle déplore leur méconnaissance de la gestion saine de leur sexualité et la non-prise en compte de l’éducation sexuelle au sein des ménages et sur les lieux d’apprentissage.
Représentant les bénéficiaires, le Secrétaire Général du Collectif des Artisans du Borgou, Fataï Sanni, a réaffirmé leur adhésion au projet. Tout en appréciant son bien-fondé et sa portée, la représentante du Directeur Départemental de la Santé du Borgou, Aoulatou Bio Djibril, le Maire de la Commune Inoussa Zimé Chabi et la référente de la Maison de la Société Civile dans le Borgou, Caroline Adissotoun, ont exprimé leur gratitude à l’Ambassade de France près le Bénin, pour son implication aux côtés du gouvernement, dans le cadre de la promotion des droits des femmes et la santé sexuelle et reproductive.
« Ce sera donc un travail de plaidoyer, de sensibilisation, de consultation, d’information et de formation qui se feront aussi bien avec les acteurs locaux que les filles sélectionnées dans tous les arrondissements de Parakou », a précisé le coordonnateur Mickaël Assogba. Dans la foulée, une séance a été organisée à l’intention des élus locaux de Parakou. C’est pour renforcer leurs capacités par rapport aux questions liées aux droits des femmes, à la santé sexuelle et reproductive.
Maurille GNASSOUNOU
Publié le 02-07-2021 dans La Nation Benin