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Visions croisées sur la révolution contraceptive en Afrique de l’Ouest.

En introduisant le panel «Révolution contraceptive en Afrique de l’Ouest, qu’en pensent les leaders ?, M. Ibrahima Diong, modérateur, a interpellé chacun des intervenants, puis les a mis en confrontation.

«La révolution contraceptive dans la région ouest africaine, qu’en pensez-vous ? » est la première question à laquelle le Directeur général adjoint de l’OAAS, Dr Laurent Assogba, a répondu. Selon lui, «il n’y a pas de révolution, mais d’évolution contraceptive », citant les avancées significatives en termes de prévalence contraceptive, et comme défis, la volonté politique insuffisante et le faible intérêt accordé au statut de la femme.

Pour le ministre de la Santé de Guinée, Dr. Abdourahmane Diallo, «nous devons parler plutôt d’accès universel à la SR/PF », mettant en exergue les efforts déployés, notamment après 2015 et la fin d’Ebola qui aurait, selon lui, freiné les efforts dans le domaine. Il a évoqué le PNDS 2016-2020, la priorité accordée à la santé de la mère et de l’enfant, mais surtout l’initiative de former et de recruter 17.000 agents de santé communautaire. Selon lui, la part du budget allouée à la PF est passée de 2 % en 2015 à 8,34 % en 2017. «Nous sommes loin de l’objectif des 15 %, mais nous sommes sur une bonne tendance », a-t-il affirmé.

Selon le ministère guinéen des Affaires Sociales, les femmes représentent 52 % de la population, dont 78 % en milieu rural. Cette frange de la population constitue une priorité des autorités. Ainsi, la révolution contraceptive est le meilleur moyen de préserver leur intégrité. L’élaboration de textes de loi pour renforcer l’arsenal juridique en matière de SR/PF a été évoquée ainsi que les actions entreprises en milieu rural avec la mobilisation de plus de 1.000 jeunes filles dans les centres de santé. «Le tabou est aujourd’hui levé et nous enregistrons une forte demande contraceptive », selon le département de la santé.

M.Mabingué Ngom, Directeur régional de l’UNFPA

A son tour, M.Mabingué Ngom, Directeur régional de l’UNFPA, a déclaré que «la révolution contraceptive est la voie royale pour la capture du dividende démographique », ajoutant que «pour atteindre les 60% de taux de prévalence, celui des pays développés, des efforts doivent être déployés. «Beaucoup reste à faire, mais avec la Feuille de route de l’Union Africaine, nous disposons de perspectives pour aboutir à une évolution rapide » a-t-il précisé. Il a évoqué comme solution possible, l’élargissement de l’effort fiscal pour réaliser le saut qualitatif souhaité, avec l’accroissement de la solidarité internationale pour mobiliser les ressources.

Monika Vadeboncoeur, coopération canadienne, a insisté sur la priorité à donner aux jeunes pour accomplir leur potentiel. «Le Canada aidera les Etats à accélérer leur taux de prévalence contraceptive », a-t-elle, notant le faible niveau actuel de la contraception en Afrique de l’Ouest, loin de l’objectif du PF2020. Elle propose de réfléchir sur des solutions novatrices.

Le deuxième exercice s’est décliné en questions-réponses, entre panélistes, le Directeur régional de l’UNFPA interpellant le Ministre guinéen de la Santé sur ses attentes par rapport à leur partenariat, le directeur adjoint de l’OOAS questionnant la représentante du ministère guinéen des Affaires Sociales, ou encore la directrice adjointe de la coopération canadienne demandant au Directeur régional de l’UNFPA son appréciation sur les données probantes dans l’implication des jeunes et l’utilisation des Ntics.

Cheikh Aïdara

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