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« Zéro Mariage d’enfant » : Un défi que veut relever le Burkina

C’est Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun que les autorités, ont choisi pour faire le lancement d’une campagne de communication dénommée « zéro mariage d’enfants ». La cérémonie de lancement de cette campagne a été présidée par le ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action Humanitaire Mme Helene Marie Laurence Ilboudo/Marchal. Une campagne qui s’inscrit dans le cadre du projet d’autonomisation des femmes et dividende démographique. Il faut noter que c’est un projet qui couvre six pays de la sous-région que sont la Côte-d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso.

Le gouvernement du Burkina Faso place l’autonomisation de la femme et de la jeune fille au cœur de ses priorités stratégiques. C’est ce qu’a étayé Mme Ilboudo/Marchal. Mais elle fait savoir qu’en dépit de tous ces efforts, certaines pratiques qui violent les droits fondamentaux et compromettent l’épanouissement des femmes ont la peau dure.

Parmi ces pratiques, a-t-elle fait savoir, il y a le mariage d’enfants. Elle prend pour preuve ces chiffres : « En 2010, l’enquête démographique et de santé indique que l’entrée en union surtout des femmes est très précoce au Burkina Faso. Environ 53% d’entre elles sont mariées avant l’âge de 18 ans et 10% avant 15 ans. L’âge moyen d’entrée en première union des femmes est estimé à 17,8 ans avec une minorisation plus prononcée dans la région du Sahel où l’âge moyen est de 16,1 ans », s’est-elle alarmée.

Violences

Pour elle, ce triste constat est d’autant plus grave en ce sens que « le mariage d’enfant est une violation des droits des jeunes filles car il perturbe leur scolarisation, compromet leur santé et leur participation au développement socio-économique de leurs communautés. Il prive la victime de son enfance et accroît les risques de violences dans les familles», a-t-elle indiqué.

Face à un tel constat, afin de promouvoir l’abandon du mariage d’enfant soutient-elle, « plusieurs projets et programmes ont été mis en œuvre notamment par notre département ». Aussi, c’est dans le but de juguler ces drames que le Burkina a souscrit au projet sous régional « autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel ».

Mme Ilboudo/Marchal de souligner qu’au Burkina, il s’exécute à travers quatre sous-projets dont celui contre le mariage d’enfants dénommé « Sukaabe rewle » et vise à réduire la prévalence du mariage d’enfants dans cinq régions, à savoir la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est, l’Est, les Hauts-Bassins et le Sahel.

Pour sa part, le coordonnateur du programme Abdoul Karim Ouédraogo, la présente campagne vise à promouvoir les comportements favorables à l’abandon de la pratique du mariage d’enfants dans des communes ciblées. De façon spécifique, a-t-il poursuivi, il s’agit de créer un environnement favorable à la lutte contre les mariages d’enfant dans 15 communes identifiées, de renforcer les connaissances et les attitudes des populations cibles pour un changement de comportement favorable à la lutte contre le mariage d’enfants et enfin offrir des prestations gratuites de services SR/PF aux femmes et aux jeunes filles des communes concernées ( dépistages lésions précancéreuses du col de l’utérus et des pathologies du sein, dépistages VIH et offre de méthodes contraceptives modernes). Il a terminé son propos par une note d’espoir, en exhortant toutes les forces vives de la nation à dire non au mariage d’enfant.

Adam’s Ouédraogo

Publié le 13-05-2019 dans Burkina24

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